Stade Brestois 29/Berrichonne Châteauroux : ce soir, 20H00

Virer à la corde !

Depuis 1978, la Berrichonne a disputé seulement quatre matches (tous de D2 ou L2) à Brest. Elle y a connu un nul et trois défaites. Et c’est bien sûr un quatrième revers que tenteront d’infliger les Brestois à une formation débarrassée de tout souci à neuf matchs de la fin de la saison et à qui cette liberté d’esprit donne un caractère encore plus redoutable.

Bourgis préfère renoncer

Lequel des trois joueurs de CFA 2 appelés en renfort (Richetin, N’Zinga et André) fallait-il écarter ? Pascal Janin n’a pas eu à se poser la question à l’issue de l’entraînement d’hier matin, puisqu’Yvan Bourgis, prêt à réapparaître dans le groupe des seize mercredi, ne s’estimait plus opérationnel hier. «Je n’ai pas ressenti une douleur à la cuisse, mais une gêne. » Même si l’échographie de contrôle n’a ensuite rien révélé d’anormal, la sagesse a prévalu. Et il ne restait plus qu’à aligner les seize joueurs qui... restaient.

Les nouveaux au niveau ?

La question se pose pour ces appelés de dernière heure dans la mesure où ils n’ont encore jamais pris part à un match de L2. Richetin ayant été le seul à s’asseoir sur le banc des remplaçants (sans le quitter) à Libourne avant Noël. «Je les crois capables de se hisser à ce niveau-là» , répond Pascal Janin. «Ils ont attendu suffisamment longtemps ce moment pour avoir encore plus envie de jouer en L2 que ceux qui le font régulièrement. A la différence des joueurs qui ont un vécu, ils se posent généralement moins de questions et je compte aussi sur cet effet-là pour Maxime (Josse) et Thomas (Mangani). » Ces deux derniers devraient occuper les flancs de la défense.

Châteauroux troisième à l'extérieur

La confortable 7ème place de la Berrichonne au classement se transforme en un séduisant 3ème rang à l’extérieur, grâce à la récolte de six victoires (à Créteil, Ajaccio, Libourne, Bastia, Grenoble et Reims) pour un nul et sept défaites en déplacement. Afin de dédier sans doute ce bon résultat à Cédric Daury, opéré mercredi d’un cancer, Frédéric Zago espère de sa troupe «la même maîtrise derrière et le même réalisme devant» que lors de son dernier voyage à Reims (0-2) . «Notre objectif est de grappiller une ou deux places et d’être ambitieux pour les saisons à venir. Quand on voit jouer Caen, Metz et Strasbourg, on sait que nous ne sommes pas encore à leur niveau. »

« Imposer notre jeu »

Pascal Janin redoute autant «la solidité dans toutes ses lignes» de l’équipe Castelroussine que «la puissance et la capacité à tenter seul sa chance» de l’attaquant Zambien Jacob Mulenga. «C’est une formation libérée de toute pression, comme Grenoble qui nous avait causé beaucoup de soucis, et face à qui il faudra sortir un match costaud à la récupération des ballons. Nous n’avons pas les joueurs pouvant lutter à armes égales dans le domaine athlétique et surtout dans le domaine aérien. Aussi aurons-nous intérêt à garder le plus souvent le ballon au sol. » Car le défi est clair : « Il importera d’imposer notre jeu basé sur une rapide circulation de balle et sur une bonne utilisation des côtés. »

Socrier. « Etre plus décisif »

Richard Socrier a fêté mercredi ses 28 ans. Pour donner un peu plus d’éclat à cet anniversaire, son souhait est naturellement de le faire coïncider avec un succès sur la Berrichonne qu’il a fréquentée pendant un an, jusqu’à son départ vers Brest à la fin août 2006.

Richard Socrier, compte tenu des positions éloignées de Châteauroux et de Brest aujourd’hui (7ème et 15ème) , avez-vous des regrets d’être passé d’un club à l’autre ?

«Aucun. Je suis venu à Brest pour avoir du temps de jeu. Je ne voulais pas rester dans un club où je pouvais réussir une meilleure saison que la précédente, mais en restant souvent sur le banc. Si on arrive à bien conclure cette saison difficile, on en sortira plus forts. A l’image de Châteauroux, qui ne s’était sauvé qu’à trois matchs de la fin l’an dernier. Avant de réaliser de bonnes saisons, il faut apprendre de cette Ligue 2. »

Sur un plan personnel, la saison que vous réalisez est-elle celle que vous espériez ?

«Je suis plus constant dans mes prestations. Auparavant, je pouvais être bon sur deux rencontres et m’écrouler carrément ensuite. J’ai progressé aussi sur le plan physique et j’aborde les matchs de mieux en mieux. Mais je dois devenir encore plus décisif lors des moments-clés des rencontres. »

Votre expérience de la L2 reste encore un peu courte.

«Je ne suis devenu Pro qu’il y a à peine trois ans à Metz et, à mon âge, tout doit se faire en accéléré. Je n’ai pas fait de centre de formation et je suis obligé de tout apprendre sur le tard. Chaque match est la poursuite de l’apprentissage que je n’ai pas eu au départ. D’une rencontre à l’autre j’essaie de progresser. »

On a le sentiment que l’arrivée au mercato de Jean-Louis Akpa Akpro vous a redonné un coup de fouet...

«Depuis qu’il est là, on joue un peu différemment, notre jeu offensif a gagné en profondeur. Avant, je servais plus de point d’appui, je jouais en pivot. Avec l’adoption du 4-4-2, on est souvent passé d’un attaquant à deux. Jean-Louis préfère opérer en profondeur. Ce qui me laisse plus d’espaces et me permet de participer davantage au jeu. C’est ce que je préfère et c’est plus bénéfique pour moi d’être face au jeu. »

Avec 7 buts, vous êtes le meilleur buteur de Brest. Et vous devancez aussi les deux meilleurs réalisateurs de Châteauroux (El Jadeyaoui et Mauricio) nantis de six buts chacun...

«J’étais assez satisfait de mes huit buts la saison dernière à Châteauroux. Et j’espère bien battre mon record, pour aider Brest à s’en sortir. Le fait de jouer davantage ici me permet d’évoluer sur un meilleur rythme. »

Depuis le début de la poule retour, vos buts (un à Libourne, un contre Caen, un contre Guingamp) sont plus espacés. Pourquoi ?

«Il y a eu des impératifs d’ordre collectif et j’ai joué un peu plus bas lors des dernières rencontres. J’évolue aujourd’hui un peu trop loin du but adverse et il faut que je parvienne à mieux me situer entre la défense et le milieu de terrain adverses. Avec l’arrivée des beaux jours, il n’y a pas de raison que la réussite ne revienne pas. »

Comment va-t-il falloir négocier ce match face à un adversaire que vous connaissez bien et qui peut jouer totalement libéré ?

«Il ne faudra pas attendre de cadeau des joueurs de Châteauroux. L’épreuve difficile que vit actuellement Cédric Daury ne peut que les ressouder. Mais nous devons leur montrer tout de suite au niveau de l’agressivité, de l’envie, que nous jouons notre tête en L2, pour espérer conquérir les trois points. »